Biographie Léon JOUHAUX

Léon Jouhaux est né à Aubervilliers en 1879. Son père est un ancien communard, employé dans une manufacture de tabac. Après avoir obtenu son certificat d’études, Léon Jouhaux est embauché dans une serrurerie, puis il rejoint son père à la manufacture. Il a alors 16 ans et fréquente les groupes anarchistes. En, 1901, il est  condamné à 3 mois de prison pour avoir crié « à bas l’armée » lors d’une manifestation. Licencié de la manufacture de tabac, il fait son service militaire en Algérie. En 1906, il devient délégué au comité fédéral des bourses du travail, et en 1909, il devient secrétaire général de la CGT. En août 1914, il est favorable la participation à la guerre. Il devient membre du Comité de secours national, et, il fait adopter, en décembre 1918, un programme minimal prévoyant notamment des nationalisations, le contrôle ouvrier dans les entreprises, la création du Conseil national économique du travail. En 1921, après la scission du Parti socialiste, la CGT se divise Les réformistes gardent l’appareil, et les révolutionnaires fondent la CGT Unifiée (CGTU). Après l’exclusion des unitaires, Léon Jouhaux est le leader incontesté de la centrale syndicale. Lors de la réunification de la CGT et CGTU en 1936, il demeure seul secrétaire général de la CGT. Afin de contrer la poussée communiste interne à la Confédération, il laisse se créer un centre de résistance à la « colonisation communiste » autour de l’hebdomadaire Syndicats.

Lors de la signature du pacte germano-soviétique, il se rallie à cette tendance et exclut les communistes de la CGT avant sa dissolution en novembre 1940. Il est arrêté en décembre 1942, puis déporté en Allemagne en avril 1943. A la libération, alors que la tendance communiste est largement minoritaire à la CGT, il en reprend la tête mais doit partager le pouvoir avec Benoît Frachon. Il est contraint à la démission en décembre 1947. Il participe alors à la fondation de la CGT-FO, afin d’incarner une position fidèle à la CGT de la charte d’Amiens, puis abandonne toute fonction syndicale. Il siège alors au Conseil économique puis est élu, en 1949, vice-président de la Confédération internationale des syndicats libres. En 1951, il obtient le prix Nobel de la paix. Il meurt en 1954.