C’est en 1887 qu’est créé le premier syndicat d’inspiration chrétienne, le Syndicat des employés du commerce et de l’industrie (SECI), quatre années avant l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII inaugurant la doctrine sociale de l’église.
En 1919, le SECI initie le mouvement qui mènera les 1er et 2 novembre à la création de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Elle regroupe 321 syndicats se référant à l’encyclique Rerum Novarum et désireux de contrebalancer la position dominante qu’occupe alors la CGT dans le monde ouvrier.
Jusque 1940, c’est Jules Zirnheld en est le président. Dès sa création, la CFTC met en place des services juridiques, des bureaux de placement, des caisses d’entraide et des services sociaux.
En 1920, elle contribue avec d’autres syndicats chrétiens européens à fonder la Confédération internationale des syndicats chrétiens.
La CFTC défend le principe de l’indépendance syndicale et la liberté du travail. Hostile à la cogestion et à l’autogestion, elle prône la négociation.
En 1940, elle refuse la Charte du travail vichyste. Elle est dissoute et entre dans la clandestinité. A partir de 1943, elle participe au Conseil national de la résistance. En 1947, alors que le taux de syndicalisation atteint 60 % dans le pays, la CFTC revendique 800 000 membres.
Lors de son congrès de 1964, 70% de la Confédération vote l’abandon de la référence chrétienne. En conséquence, la CFTC devient la Confédération française démocratique du travail (CFDT), mais une minorité constituée de 300 délégués décide de maintenir une centrale chrétienne et de conserver le nom de la Confédération. Un bureau provisoire est élu dont le président est Joseph Sauty, le leader de la fédération des mines de la CFTC.